Lac Magadi, Kenya – Yann Arthus-Bertrand Photo
Situé sur la faille de la Rift Valley, le lac Magadi contient une exceptionnelle concentration de soude caustique, produite naturellement par la transformation des sédiments au contact des eaux de ruissellement et des laves en fusion sous le lac. Cette concentration est si forte et la profondeur du lac si faible, qu’une épaisse croûte de cristaux de soude le recouvre en partie, ce qui a permis l’installation de la plus ancienne exploitation minière du Kenya, la Magadi Soda Company, au début du siècle.
Autrefois l’eau de ce lac était douce (comme l’est encore celle des lacs voisins Naivasha ou Baringo). Il était peuplé d’hippopotames, de crocodiles et de poissons. Aujourd’hui, seule subsiste une faune limitée de poissons microscopiques et des algues primitives qui attirent les flamants. L’abondance de soude constitue un danger pour ces derniers. Quand il ne pleut pas suffisamment, le lac s’assèche et l’eau qui subsiste se transforme en une épaisse gelée de soude qui se cristallise autour des pattes des poussins, sauvés par la seule intervention des équipes du Service des parcs nationaux. Les transformations de la planète ne sont pas causées seulement par l’homme, cet apprenti sorcier, mais aussi par une dynamique autonome où les volcans jouent comme ici un rôle essentiel.